Les adjectifs étaient d'abord très indulgents : "Un rassemblement sans précédent", "le plus grand RDV de la planète", etc. Quelques désillusions plus tard, ils deviennent : "un accord à minima", "un accord à l'arraché, non contraignant, insuffisant". Après-coup, les discours en langue de bois baissent crescendo et tout le monde s'accorde à dire que le sommet de Copenhague était finalement un total échec.
Une interview que j'ai lue sur le sujet sur le Monde.fr m'a parue intéressante de part le fait qu'elle expose la vision philosophique, et pourtant simple, de cet échec. L'interviewé : Michel Serres, académicien-philosophe qui enseigne à Standford. Je tenais à retenir quelques passages, que j'ai glissé plus bas ...
Interview originale ici" ... Si le sommet sur le climat a été un échec, c'est d'abord parce que mettre 192 personnes autour d'une table relève de la grand-messe plus que de négociations véritables. Le problème vient surtout de ce que ces 192 personnes sont des hommes d'Etat, dont la mission première est de défendre les intérêts de leur gouvernement et de leur pays. La politique examine les relations humaines. Or, l'enjeu de Copenhague n'était pas les relations humaines, mais le réchauffement de la planète ... un objet qui dépasse l'horizon classique du politique. Ce que montre avant tout le sommet de Copenhague, c'est que les limites du politique sont aujourd'hui atteintes à un point sans précédent dans l'histoire ... mais il faudrait aussi parler du scientifique. Jamais ces 192 personnes ne se seraient réunies s'il n'y avait eu derrière elles les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), c'est-à-dire les savants. Deux groupes de personnes sont donc en jeu : un groupe d'experts qui savent mais qui ne sont pas élus, et un groupe d'élus qui ne savent pas. Pour avancer, il faudra inventer une reconfiguration de ces deux profils. Celui du politique comme celui du scientifique, dont l'implication dans la vie de tous est aujourd'hui absolument nécessaire.
... "Si le climat était une banque, on l'aurait déjà sauvé", a ironisé le président du Venezuela, Hugo Chavez. Il souligne la suprématie qu'a prise l'économie dans la gestion du monde. Depuis 150 ans, il est entendu, aussi bien par la gauche extrême marxiste que par la droite la plus pure, que l'économie est l'infrastructure essentielle des sociétés. Dès lors, il suffit qu'arrive un gros nuage dans ce domaine pour que tous les politiques se mobilisent. Mais je soutiens depuis longtemps que l'économie n'est qu'un paramètre parmi d'autres. Et que la crise financière qui bouleverse aujourd'hui le casino de la banque n'est que le révélateur de ruptures autrement plus profondes, pour lesquelles les termes de "relance" ou de "réforme" sont hors de propos."
M. Serres.
Je suis souvent en désaccord avec Chavez mais pour une fois il a raison...
Eh oui.. L'appétit mercantile humaine n'a pas de limite! c'est douloureux, mais c'est la dure réalité
Si les humains pensent anéantir la planète avec leur petits trucs d'alchimistes, ils ont certainement tort.. La terre, de par son histoire, a survécu à pire que l'espèce humaine, le seul tort que les humains sont sûrs de commettre c'est par rapport à l'espèce des humains elle-même!
NB: je n'est pas lu l'article en entier, je réagis juste au titre