Juste un autre patriarcat ...

Big Love. Un titre racoleur au possible. De quoi nous renvoyer vers les images d'amourettes mielleuses, surfaites et pénibles. Et pourtant, j'ai été agréablement surprise ! Il faut dire que quand c'est signé Tom Hanks, le bénéfice du doute s'impose ...
De quoi je parle ? D'une série TV qui m'immobilise devant mon écran ! Pourtant la problématique laisse très sceptique : la polygamie illégale américaine.
Les personnages sont mormons fondamentalistes. Il s'agit d'une famille américaine de l'Utah, mormone polygame vivant cachée et essayant de se fondre discrètement dans la masse urbaine. Elle est cependant constamment rattachée aux démons et problèmes de l'imposante communauté mormone aux principes ancestraux. C'est un scénario plutôt original où il ne s'agit ni de défendre, ni de juger le mormonisme. Le sujet soulève, rien qu'en l'imaginant, beaucoup de situations marrantes et de sources d'ennuis. Et bien que mon instinct féministe m'empêche de trouver quelque chose de bon à défendre dans le mode de vie des personnages, Big Love est ma première série coup de coeur (pas toute fraîche n'empêche) depuis bien longtemps ... 

Pour ceux qui ne savent pas trop en quoi la religion mormone (alias l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours = SDJ pour les plus patients) consiste, voici un petit topo objectif de ce que j'ai retenu de la foi mormone, qu'il est quand même bon de savoir au préalable, histoire de ne pas trop ramer sur certains passages de la série, pour ceux qui regarderaient ... 

L'église mormone est dirigée par un prophète vivant, les prophètes se succédant à la tête de l'Eglise comme se succéderaient des papes ou des héritiers au trône dans un royaume. Elle a été fondée par Joseph Smith (premier prophète donc) après la vision d'une manifestation spirituelle, il est en même temps l'auteur du Livre de Mormon. Les Etats-Unis comptent le plus grand nombre de mormons.
Les fondamentalistes sont polygames, les hommes peuvent épouser un nombre illimité de femmes. Pour eux, la famille est le seul ticket d'entrée vers "l’éternité". Plus la famille s'agrandit, mieux sera sa place dans l'au-delà. Enfanter est le souci n°1 des mormones, mais le but de cette reproduction perpétuelle est céleste uniquement. 
Le mariage mormon n'a de valeur que s'il se fait dans un temple de l'Eglise de J-C des SDJ. Le mariage contractuel ne veut rien dire pour les mormons. Les mariés sont "scellés" pour l'éternité dans le temple et les enfants sont "scellés" à leur parents par le baptême mormon. L'union des époux et par extension la famille qui en découle sont ainsi dites "éternelles". C'est pourquoi "jusqu'à ce que la mort vous sépare" est plutôt risible aux yeux des mormons ...
Préférant l'image de la résurrection, les mormons n'aiment pas le symbole de J-C sur la croix et encore moins les statues qui l'accompagnent dans les églises chrétiennes classiques. Le temple mormon n'a rien en commun avec les bâtisses classiques ... seul l'ange Moroni symbolise la foi mormone.
La femme fondamentaliste mormone est (on s'y attend !) femme au foyer, soumise et loyale. Son uniforme quotidien est une robe épaisse la couvrant des poignets aux chevilles, aux manches gonflées et aux couleurs acidulées. Elle ne se coupe jamais les cheveux, elle en fait une très longue tresse en gonflant considérablement une large mèche au dessus du front. Elle a le droit de procréer et d'éduquer ses enfants. Si éventuellement une des épouses travaille, les revenus sont à la disposition du mari, qui répartit les ressources à sa guise. Les biens sont partagés par toute la famille.
Les mormons ne consomment pas de tabac, d'alcool, de drogue, de thé ou de café. Ils s’abstiennent sexuellement avant le mariage. Ils ont le devoir de payer la dîme à l'Eglise (10% de tous leurs revenus). Ils jeûnent pour se repentir. Ils s'opposent à l'avortement, à l'homosexualité, à la violence, aux jeux de hasard, à la pornographie, aux tatouages et aux piercings.

La polygamie a cependant été bannie à la fin du 19ème siècle par l'Eglise mormone après avoir cédé aux fortes pressions et nombreuses menaces de démantèlement de l'Etat. Les unions polygames n'ont pas cessé pour autant, conscientes de l'obstacle politique et vivant cachées des autorités.
L'Eglise ayant renié le mariage plural et les Etats-Unis le considérant comme illégal, rien ni personne ne protège les épouses "secondes", si ce n'est celles qui vivent reculées des milieux urbains au sein des communautés mormones.
Les mormons américains s'entendent généralement bien avec les musulmans américains, fait peu étonnant vu la proximité de beaucoup de leurs principes respectifs.

Et voilà pour le topo. La famille Henrickson est donc prise sous ce cadre là. Bill, ses 3 femmes et ses 7 enfants. Le casting apporte toute sa saveur à la série. Aucun personnage ne fait tâche, les chances sont nombreuses pourtant vu le nombre considérable d'acteurs dans la série ... mais polygamie oblige, j'oubliais !  
Barbara ('Barb') : la première épouse, "l'officielle", la sage, la pieuse. 
Nicolette ('Nicki') : la seconde épouse, mormone pure, coincée, stricte et en mal d'amour. Un rôle tout juste taillé pour le don de Chloë Sevigny à simuler les froides antipathiques, un Golden Globe à la clef.
Margene ('Margie') : la dernière épouse, jeune, insouciante, naïve, attachante et magnifiquement puérile. Ginnifer Goodwin fait une parfaite femme-enfant. 
Bill : l'époux, le business man autoritaire, le sauveur, le monsieur sait-tout pieux que joue Bill Paxton et que j'adore détester au fur et à mesure des saisons ...
Sarah : l'aînée, la différente, la secrète, l'opposante discrète à l'héritage religieux.
Ben : le second, l'adolescent influençable en mal d'identité religieuse.
Romanle prophète mormon chef de la communauté, digne d'un voyou se cachant derrière Dieu pour justifier ses actes. C'est en même temps le père de Nicki.

Pour les curieux, la série est disponible en streaming ici. Et comme je le rabache souvent, vive l'authenticité, vive les versions originales sous-titrées. Exit les doublures !

Comeback !

De la grisaille. Des odeurs de pluie. Des gens qui tirent la gueule. Des calendriers de grève. De la paperasse inutile mais obligatoire. Des problèmes en masse. Je n'aime pas la rentrée.
Bien que j'y ai laissé mes tripes en me tuant à la tâche, la Californie revient comme réponse à toutes mes petites frustrations post-vacances.
Bon, je suis de retour ! D'humeur un peu grognon peut-être (la faute au chauffage toujours éteint en octobre !) mais enrichie de mes vacances tout de même, avec un petit complément que je dévoilerais plus tard ... 
Reprise du fil de mes chroniques que j'espère toujours s'avérer aux antipodes des attentes !

Summer break !


Je m'excuse de la (petite) longue rupture ... Un petit tour de l'autre côté du globe pour l'été n'est pas sans conséquences sur ma "connectivité" :-)
RDV dès que les conditions me le permettrons !

Poisson mort d'avril ...

Bien que j'aie appris à leur donner presque autant de crédit qu'à Jean-Claude Van Damme et que rien ne devrait plus m'étonner désormais, l'admirable sens des priorités des médias me laisse toujours aussi pantoise.
Non ne je fais pas allusion à la burqua qu'on veut arracher aux 2000 têtes harcelées par la minorité visible au nom de la dignité de la femme, ni à la burqa derrière laquelle Ribéry ferait mieux de se cacher s'il veut que la France lui lâche les basques quant à son cadeau d'anniversaire humain (dignité de la femme on disait?).
Je pense plutôt à l'autre burqa du moment, plus grande, plus noire, plus grave, celle qui cache des délits beaucoup plus inculpables et qui en englue plus d'un : cette gigantesque marée noire qui a suivi l'explosion puis le naufrage de la plateforme pétrolière de British Petroleum et qui continue de s'élargir à raison de 5000 barils / 800.000 litres de pétrole supplémentaires par jour au nez de la faune et de la flore abondante du golfe du Mexique. Pauvre Louisiane, Katrina s'est assuré une descendance!
Le spectacle dure depuis 9 jours, dans l'attente que la surface de la nappe atteigne 3 fois la Belgique. Tout le monde détourne le regard, les british y compris! C'est une "catastrophe nationale" alias américaine. Tandis que les niches de pétrole au pôle nord elles sont une affaire internationale!

"Je continue à penser que la production pétrolière américaine joue un rôle important dans notre stratégie de sécurité énergétique, mais j’ai toujours dit qu’elle devait se faire de façon responsable, pour la sécurité des employés du secteur et la protection de l’environnement". Barack Obama.
Il y a des fois où je me demande si Obama excelle également dans autre chose que le discours ... Je me demande aussi s'il ne prend pas tous ces écolos juste pour des zigotos. Ze sustainable development n'a pas l'air d'être sa tasse de thé. Quel ennui quand ça s'impose à son planning! Copenhague paraissait emmerder sa nouvelle loi sur la santé, et ce déluge pétrolier vient maintenant tarabiscoter sa décision du 1er avril qui était de donner le feu vert à de nouvelles stations de forage tous azimuts. Comme si la centaine de plateformes pétrolières avoisinantes ne suffisaient pas. Qui a dit que l'or noir perdait de son attractivité?
L'exploitation pétrolière en mer n'est pas encore sur la pente descendante. Elle est juste suspendue : "aucun nouveau forage n’a été autorisé et aucun ne le sera tant que nous n’aurons pas déterminé ce qui s’est passé et s’il s’agit d’un événement exceptionnel ou que l’on aurait pu empêcher". L'évènement n'est pas plus exceptionnel que les précédents. Et les causes non plus : des compagnies pingres en dépenses de dispositifs de sécurité ("pu empêcher?"). Les 11 disparus après l'explosion ne sont même pas évoqués. Le but est de creuser, trouver, empocher et basta. Aux gouvernements de procéder aux fouilles et aux bénévoles de nettoyer les côtes.
Et le monde de se demander qui va payer la note ! Erreur. Le concept du pollueur payeur ne s'applique pas aux géants du pétrole comme la BP. Et d'ailleurs ça n'a aucune importance. Les dégâts écologiques sont irréversibles. Si dédommagement il y a, seuls les pêcheurs ou les quelques dégâts récupérables de l'économie maritime qui en dépendait peuvent y prétendre. Ce ne serait pas cher payé. Mais ça relève quand même d'une justice improbable dans le monde des affaires : les meilleures entourloupettes des meilleurs avocats au monde dont BP peut s'offrir les services viendront "noyer le poisson" et dans une semaine personne n'en parlera plus.

Réflexion faite, tout ceci n'est pas grand chose finalement. Ca ne se passe pas sous nos yeux, ça n'a abattu aucune maison, ça n'a noyé aucune voiture et personne n'a été privé de jus. Pourquoi s'en soucier?
Réaliser la portée des dégâts qui ne nous affectent pas personnellement n'est pas encore dans nos cordes. Bien que notre hôte la Terre nous ait d'ores et déjà manifesté sa fièvre à plusieurs reprises, attendons encore. Soit que des sardines qu'on nous persuadera par tous les moyens être comestibles viennent capoter notre système immunitaire, soit qu'une seconde éruption volcanique chauffe les cieux clouant au sol plus d'un continent et faisant couler plus d'une compagnie aérienne. Ca n'a rien d'improbable.
Mais pourquoi évoquer les compagnies aériennes? Parce que l'économie est manifestement le seul souci qui vaille la peine et attire l'attention. Si l'économie se fout des bébés orangs-outangs, elle se foutra moins de ses rentrées d'argent. Son incorrigible tohu-bohu n'est pas sans conséquences sur le climat qui n'est à son tour pas sans conséquences sur l'activité du magma et la poussée d'Archimède dans les cheminées volcaniques. Faire joujou avec plus grand qu'elle lui vaut de réduire aussitôt ces supposés maîtres des airs à plus fragiles que de vulgaires avions en papier.

En attendant Greenpeace peut toujours jacasser, à moins de changer d'interlocuteur (ou de coupable!) : à quoi lui sert-il de se plaindre à l'Etat de ces requins quand ce sont ces mêmes requins qui financent les campagnes de ces hommes d'Etat ?

Yes We Cannes !

Oui Cannes, encore de la chronique ciné :-)
Bon, le problème avec le festival de Cannes, c'est que ce n'est pas la cérémonie des Oscars ;-D
Avant le défilé des fanfreluches, personne n'a encore rien vu des films. Ce qui est d'ailleurs du marketing détourné. Les spectateurs s'aligneront sur les critiques des conviés au festival qui auront choisi sur qui orienter les projecteurs!
Et donc je disais, moi du coup je ne pourrais pas servir ma soupe à la grimace à tous ceux que je n'aurais pas piffré ... Mais bon, on va marcher au flair, histoire de faire le tri plus vite une fois exposé au torticolis devant les 36 affiches du Gaumont!

D'abord, voici quelques nominations toutes fraîches (non définitives, la liste s'étoffera sans doute) :

Commençons par un qui monte en popularité :
Hors-la-loi de Rachid Bouchareb
L'indépendance de l'Algérie. Ca sent fort l'après-Indigènes. En fait, je dirais même que c'est la suite. Ça en a tout l'air (non ils ne ressuscitent pas :-p, c'est une suite dans le contexte politique :-). Même réalisateur, même ambiance, même casting, si ce n'est un indigène en moins : Samy Naceri. Les démons du Taxi Driver parisien l'auraient-il encore une fois conduit tout droit chez les flics? Il est pas futé ce Samy! Les mains ne précèdent pas la parole! Faut imiter Debbouze! Même s'il ne l'a pas choisi le pauvre :-)
Bref, ça sent trop le déjà-vu. Il est certain qu'on ne change pas une équipe qui gagne mais, en matière de cinéma, les packs de récompenses du style Etoile d'Or + prix d'interprétation collective + meilleur scénario ne sont pas de ces rêves qu'on réalise deux fois :-)
Verdict : Attendez que ça se fracasse la figure, ou que ça cartonne :-) Sortie le 22 septembre 2010.

Lenny & The Kids de Joshua et Benny Safdie
Petite production indépendante pour le moins charmante, parce que quand ça touche aux parents, ça l'est toujours :-)
Pour rendre hommage à leur propre père, les jeunes frères Safdie (25 et 26 ans) relatent dans leur second film l'histoire d'un père resté encore un peu enfant qui récupère chaque année la garde de ses enfants pour 2 semaines pendant lesquelles il veut leur faire vivre tout ce qu'il peut ...

Le site de leur société de production Red Bucket vaut le détour tellement il en dit sur leur style frais et plein de vie :-)
Verdict : OUI! Sortie le 28 avril 2010

Autre candidat en lice :
La tournée de Mathieu Amalric.
Tout est dans le titre. Enfin presque : L'histoire d'un producteur de spectacles de striptease en tournée, la sienne et celle de ses stripteaseuses bien sûr.
Euh ... c'est exactement là où je me demande s'il vaut mieux que je descende le film de part sa pauvreté apparente, ou s'il est préférable pour ma crédibilité cinématographique de faire la pro et de te dire, très cher lecteur, qu'il y a de ces films devant lesquels tout le monde trace mais qui valent bien le détour :-D Dans ce dernier cas, celui-ci serait bien difficile à défendre ...
Aucune bande annonce pour l'instant. Juste une mini-interview du réalisateur, quoique pas très fraîche, où il ne s'exprime pas que sur son film, mais qui donne au moins une vague idée de l'esprit qui a façonné cette "tournée". Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a là quelque chose de ... décalé :-)

Bon, ça me titille : vu tout le chahut qui a été fait autour dudit James Bond (le dernier, Quantum of Solace), et vu l'attrape-nigaud que ça été, un pur navet, moi je me serais faite toute petite ... Avec un second rôle aux côtés d'un Daniel Craig qui a tout juste servi à faire de 007 une brute, on n'a vraiment pas de quoi se dire qu'on a frôlé la crème de la côte ouest !
Sinon ben j'ai sérieusement du mal à me faire un avis de "La tournée" à partir de ce bouquet de phrases inachevées ...
Verdict : Sauf pour ceux à qui Demi Moore dans Striptease évoque de très bons souvenirs, enfin de très bonnes images :-p et vu les (supposées) bonnes sélections qui vont forcément suivre :-D et tenant compte du fait qu'on n'habite pas chez l'UGC pour tout voir et aussi que le cinéma, ben ça coûte bonbon quand on est cinéphile gourmand, eh bien je dirais NON! :-D

El tercero : Biutiful d'Alejandro González Inárritu.
- Qui c'est çui-là?
- C'est le réalisateur de Babel. Les histoires parallèles du couple de touristes américains dans le désert marocain, d'une jeune japonaise rebelle et d'une nounou perdue avec des gosses. Ça te revient ... ?
- Aaah Ouiii!
- Ok. Et sérieusement, t'as aimé ?
- Naaaaaaan! Cate Blanchett est tellement "blanchette" dedans ! Toujours vidée de son sang, un vrai cachet d'aspirine! Elle devrait jouer dans le prochain tome de Twilight. Elle est plus pâle que tous les vampires du film! En plus, je l'ai jamais aimé elle et son air impassible et sérieux. Même quand tu sais qu'elle sourit, eh ben elle sourit pas!!!
Et puis Brad Pitt lui (qui souriait toujours lui), ben il y a des fois où on se fait berner quand on fait confiance aux quelques choix bien inspirés qu'il semblait commencer à avoir après qu'il ait eu la révélation de sa carrière : "Je ne veux plus intéresser que les nénettes sautillantes qui jacassent comme la Castafiore avant de tomber dans les pommes quand je passe à 50m avec la main dans les cheveux! Je veux maintenant intéresser des femmes plus mûres! Je vais fréquenter George Clooney!". Ben depuis, ça n'a pas trop mal servi le cinéma. Il a décollé depuis Meet Joe Black et Ocean's 11 et fait de temps en temps des choix de rôles "illuminés". 1 fois sur 2 il vise juste. Donc après les fêtes avec le "Clowney", s'enchaînaient quelques rôles potables ... puis il a commencé à draguer sur le terrain de chasse de "Clowney", se faisait des minettes avec plus qu'un petit pois dans le cerveau. Oui Jennifer Aniston, c'est déjà plus élaboré comme choix de copine. Pas parce que c'était la "Friend" la plus adulée du public mâle, mais parce qu'elle l'a agrippé plus longtemps que ses ex. Parce qu'à Hollywood, cet indicateur est une unité de mesure de Q.I. qui fonctionne mieux sur les cas hollywoodiens vois-tu? Par contre, là il a baissé sa sélectivité d'un cran, il a commencé à faire des apparitions sur le sitcom de sa copine et de ses Friends (qui ne me font tellement pas rire !!!). Pente descendante. Mais heureusement Bradie a ensuite rencontré Angie dans sa cuisine-bunker-à-flingues-et-missiles, leur amour soudain a tout fracassé dans la maison, et comme Angie s'appelle Jolie, qu'elle s'est avérée aimer l'interdit et avoir 2 fois plus de petits pois dans la tête que Jenny, elle a ensorcelé Bradie et dit merde à Jenny. C'est ainsi que Bradie s'en alla avec Angie faire plus de membres pour la crèche internationale d'Angie!
Bref, tu comprends ces fois-là où on se fait berner ... cette fois-ci, celle de Babel, ben c'en était une!
- Okay ... tout ça pour dire que Biutiful est peut-être beautiful mais pourrait sentir mauvais ! Bon, passons notre chemin !
Verdict : NON!!! Sortie le 25 août 2010

Voici deux sélectionnés que je n'arrive pas encore à qualifier ...

The Housemaid de Im Sang-soo
Un remake sud-coréen. Une histoire entre une femme de ménage et son patron qui tourne au bain de sang on dirait :

Bon ou pas, moi je retiens la bande son ... :-D

Enter The Void de Gaspar Noé
Ça baigne dans le sang ici aussi apparemment :



Au vu des bandes annonces, le côté asiatique de la cérémonie aura une consonance très ... "sensuelle" et "coupable" :-) Ceci dit, ils cachent bien leur jeu. A part des scènes pas faites pour âmes sensibles, on n'a pas grande idée du scénario ... mais bon, n'oublions pas qu'on est cinématographiquement formatés pour identifier et comparer tout à la production américaine. Donc mieux vaut attendre de voir, et changer de "lunettes", ou de "coin" de vue pour en juger ;-)

Copie conforme d'Abbas Kiarostami, iranien
Celui-là je ne le commenterais pas. J'aurais sinon l'impression de déformer l'authentique. C'est Abbas qui me l'a dit :-) Donc, puisque le film verse dans cette philosophie (vous comprendrez dans 30 secondes :-), autant la respecter jusque dans le synopsis ! Voici donc, comme l'aurait voulu Abbas, l"original" :
"James, un écrivain quinquagénaire anglo-saxon, donne en Italie, à l'occasion de la sortie de son dernier livre, une conférence ayant pour thème les relations étroites entre l'original et la copie dans l'art. Il rencontre une jeune femme d'origine française, galeriste. Ils partent ensemble pour quelques heures à San Gimignano, petit village près de Florence. Comment distinguer l'original de la copie, la réalité de la fiction ?"
Des avis ? :-D
En tout cas Abbas peut dormir sur ses deux oreilles, bon ou mauvais, son film promet d'être "original" de part la nature de son synopsis :-D
Pour qui ça compte, je précise que Juliette Binoche joue la galeriste.
Verdict : Mouais, un débat pourrait être intéressant mais un film? A vérifier. Sortie le 19 mai 2010.

Devinez qui peut bien être le producteur de ceci (vous le savez à coup sûr!):

L'extrait que vous venez de voir est tiré d'un film hors compét'. Elle est décidément tout bénéf cette catégorie, on peut y mettre des navets sans trop s'inquiéter des critiques ni de la concurrence! Je disais donc, ce hors compét' est de Woody Allen! (Honte à ceux qui ne l'avaient pas flairé!:-D) Et donc là j'imagine des "inadmirateurs" qui fuient au loin quand d'autres (dames si je devine bien) se scotchent à l'info ! :-D C'est l'effet Allen. C'est tout noir ou tout blanc :-) Et ça s'appelle You Will Meet a Tall Dark Stranger. Ça aussi c'est un titre à la Allen. Et il y a de l'amour dans l'air rien qu'à la lecture ... mais c'est aussi la spécialité d'Allen, de quoi je m'étonne ? Voyons le casting :
Anthony Hopkins (dans un W. Allen?!), Naomi Watts, Antonio Banderas (Idem?!)
En fait, quand il y a "A. Hopkins" quelque part dans la phrase, en général, il n'y a pas besoin de vérifier :-) mais bon, comme je l'ai déjà évoqué, quand je suis fan, je ne raisonne pas. Donc sur celui-là, fan que je suis de Sir Anthony Hopkins je vais me retenir de faire des réflexions (forcément positives!), même si je ne porte Woody Allen dans mon coeur que pour un film sur 5. Le dernier en date : Match Point.
Verdict : Ben OUIII!!! Sortie le 10 novembre.

Robin des Bois de Ridley Scott fera l'ouverture du bal, alias hors compét' aussi.
Y a-t-il vraiment besoin que je fasse la promo d'un Ridley Scott? :-D
Il est de toute façon de ceux qu'on finit par voir chez soi quand on ne les a pas vu au préalable au cinéma :-)
Casting : Russell Crowe (Yesss), William Hurt et Cate Blanchett (arghhh, encore elle!!)
J'envoie la Bande-annonce ...

Verdict : comme s'il y en avait besoin ! :-) Sortie le 12 mai 2010.

J'ai un autre hors compét', notable :
Wall Street 2 : l'argent ne dort jamais d'Oliver Stone
La suite du Wall Street d'il y a bien longtemps avec toujours les bonnes vieilles bouilles de Michael Douglas et de Susan Sarandon, rafraîchies de la nouvelle petite bouille de celle qui m'a vachement plu dans "An Education", Carey Mulligan, une ancienne nominée à l'oscar de la meilleure actrice, qui finalement s'est appelée Sandra Bullock cette année. :-D

Verdict : OUI. Sortie le 29 septembre 2010 (pas le 5 mai!).

Dans la catégorie "Un Certain Regard", je garde Les Amours Imaginaires de Xavier Dolan.
A vrai dire, je ne sais pas ce qu'il vaut. C'est l'histoire d'un trio amoureux malsain, la seconde oeuvre d'un jeune cinéaste canadien prodige (21 ans) dont l'accent, plus que le film (que je ne connais pas) m'a amusé :-)
D'où l'extrait ;-D

Verdict : Va savoir. Date de sortie : inconnue.

Dans la même catégorie, Film Socialisme de Jean-Luc Godard
Quel titre mal inspiré dis-donc! Pour un Godart, c'est pas de l'art !
Et quel Synopsis !
"Une symphonie en trois mouvements. Des choses comme ça :
En Méditerranée, la croisière du paquebot. Multiples conversations"
Zarbi tout ça !
Euuuuh no comments :-D Sortie le 19 mai 2010

J'ai laissé cette satanée Adèle Blanc-Sec pour la fin car, comme elle passe sous mes yeux malgré moi 36 fois pas jour, sur toutes mes pages, tous les journaux, toutes les pubs, tous les murs, tous les kiosques, je ne me pressais pas de l'annoncer. On l'aura compris. Il y a un Luc besson derrière. Le héros national français, voire international pour certains depuis le sacro-saint "Le 5ème élément" (Mouais, je lui préfère bien d'autres dans le genre que je ne citerai pas à moins de passer encore 3h sur ce billet ...)
Voici la Bande annonce aux airs de Jurassik Park made in Paris ...

Verdict: Euh Ouais ... Sorti mercredi passé : 14 avril 2010

J'en cite un qui n'a rien à voir avec Cannes, La Comtesse de et avec Julie Delpy.
Ma frenchy favorite :-D (enfin, frenchy de sang, elle est plus populaire aux Etats-Unis que chez elle). Je la met pour mon propre plaisir, depuis le temps que j'attends quelque chose qui soit dans le même esprit réfléchi et pondéré que Before Sunset, même si ça n'en a pas l'air ...

Verdict : Oui pour les curieux. Sortie le 21 avril 2010.

Téhéran de Nader T. Homayoun ne fait pas partie de la croisette non plus, mais je me permet l'écart quand même :-)
C'est un polar iranien qui s'en sort visiblement bien. Il a été primé 3 fois déjà. Il s'agit d'un jeune homme qui, pour s'en sortir, intègre une bande de malfrats de Téhéran opérant dans le trafic de nouveaux-nés, mais aussi dans les problèmes ...
Le tournage en lui-même témoigne de l'ambiance de fourmilière dont la seule loi est marchande : le film a été réalisé clandestinement et à la hâte dans les rues, sans autorisation de tournage.
Ça a tout l'air d'être adressé au président iranien ...

Ambiance jungle urbaine assurée. Message social et politique à plein nez. Je pense qu'on va aimer :-)
Verdict : OUI! Sorti mercredi passé : le 14 avril 2010.

Bon, j'espère avoir bien flairé les torchons des serviettes et en avoir mis pour tous les goûts et toutes les couleurs ! :-D Cependant, il y a encore un paquet d'autres films que j'aurais aimé évoqué mais, redisons-le : Cannes étant en avance non seulement sur les sorties (en fin d'année !!!) mais même sur la production des bandes-annonces et fiche films, eh bien il est impossible d'en dire plus d'une ligne sur chacune des candidatures sans se risquer à dire des salades :-D
Ils devraient inverser leur boussole! Histoire de regarder les oeuvres de l'année écoulée et non les affiches vierges de l'année à venir ! On peut bien critiquer les Oscars sur leur patriotisme prononcé quant aux catégories de récompenses de l'Académie (une seule catégorie pour films étrangers) mais au moins les cinéphiles peuvent suivre et comprendre tout le déroulement sans avoir l'air bêta du frenchy qui n'a droit qu'aux impressions des VIP à la sortie des salles exclusives au Festival. Les autres, il comprendront dans 6 mois !
En fait je me demande si je ferais pas mieux de rebaptiser mon billet "No We Cannes't" !

Pour ceux qui n'ont pas eu droit à un bon débriefing sur les Oscars de cette année, voici de quoi se remettre à jour :-)

Bonnes séances à tous ! Et n'hésitez pas à laisser vos impressions à propos de ceux que vous auriez déjà vu, même s'il n'y en a pas des masses vu les dates :-D

Des trous noirs pas si noirs que ça ...

La science avait tout faux ! La nouvelle genèse de l'Univers a le vent en poupe : à en croire les derniers potins qui agitent physiciens et astronomes, ce mystérieux astre qu'on a injustement et indignement baptisé "trou noir" et auquel on a attribué dans le film de l'Univers le rôle du méchant monstre broyeur-dévoreur, pourrait bien être l'Adam du cosmos : la première création stellaire et la mère de toutes les suivantes.

Le Science & Vie et Science & Avenir en ont fait leur une, et à la lumière de leurs écrits, moi aussi ! Mais avant de discuter quoi que ce soit, je tiens à récapituler à ma façon la toute nouvelle histoire des doyens du cosmos :

A l'instant t=0, c'est-à-dire au jour J moins 13,7 milliards d'années, a lieu l'explosion de la petite boule de gaz infiniment petite, infiniment chaude et infiniment dense qui marque le début de la physique : l'espace-temps.
=> Big Bang
L'explosion libère l'Univers purement gazeux (le vide n'existe pas) qui dès lors entame son expansion. D'abord plongé dans le noir total ("l'Age des Ténèbres"), il s'élargit, refroidit, devient moins homogène et concentre à certaines zones des nuages de gaz très denses. Ceux-ci finissent pas se doter du pouvoir de gravité tout en tournant sur eux-mêmes. Ils aspirent alors le gaz environnant à une vitesse qui s'accélère au fur et à mesure du temps et de la masse croissante du tourbillon. Tout autour périt et disparaît dans le coeur du tourbillon.
=> Naissance des trous noirs pendant "l'Age des ténèbres".

L'activité tourbillonnante engendre une chaleur intense, et comme dans le cosmos la chaleur appelle souvent la lumière, le disque de gaz dit "disque d'accrétion" (et non le trou noir par lequel il se fait ingurgiter) rayonne et illumine l'univers.
=> Premières lueurs visibles dans l'Univers, fin de "l'Age des Ténèbres".

Après un régime d'ogre long de millions d'années, les trous noirs super-massifs deviennent lourds comme 1 million de soleils. Il ont tellement comprimé de gaz en leurs centres qu'ils l'expulsent par le biais de ce qui ressemble à un laser tranchant : un fil de gaz brûlant et comprimé à l'infini qui forme un jet brillant, fin et super puissant voyageant presque aussi vite que la lumière.
=> Eruptions lumineuses, formation des quasars.

Le méga-jet des quasars perfore l'espace sur des dizaines de milliers d'années-lumière et émet de violentes ondes de choc lorsqu'il rencontre les cumulus d'hydrogène et d'hélium sur sa lancée. Les zones de collision abritent alors une température propice au déclenchement de réactions nucléaires, lesquelles enfantent une armada d'étoiles.
=> Naissance des premières étoiles.

Le jet s'intensifie à mesure que la masse du trou noir augmente. A présent massif comme 1 milliard de soleils, le trou noir projette un laser lumineux qui peut transpercer l'espace jusque dans les retranchement les plus éloignés du tourbillon. Ainsi le jet des quasars saupoudre le ciel d'étoiles tout le long de sa trajectoire.
=> Naissance de l'Univers stellaire.

Ayant comblé sa faim, le trou noir épuise le gaz à déglutir. Faute de matière à expulser, le jet s'affaiblit pour finalement s'éteindre. A côté, les étoiles enfantées, en motion de part la gravité, dessinent leurs orbites finales et l'ensemble finit par tracer un disque en rotation autour du trou noir en repos.
=> Naissance des galaxies.


Fin de l'histoire.

Voilà sur quoi ont abouti les longues observations de David Elbaz du quasar à 3 milliards d'années-lumière d'ici nommé HE0450-2958 (quel charmant nom !). Celles-ci mettent en veilleuse notre version de l'histoire du cosmos dont les grandes lignes ressemblaient à :

=> Le Big Bang a laissé place à l'Univers nouveau-né dont les prémices ont tendrement été appelés "l'Age des Ténèbres", autrement dit le néant, le vide, le chaos, le noir total, l'inconnu.
=> L'obscurité incarnée a ensuite soudainement et trop rapidement laissé place comme par magie aux premières étoiles parsemées ici et là, venues de nulle part et qu'on a considérées comme premières créations de l'Univers.
=> Puis, attirées par une force inconnue, celles-ci entourent un point non identifié autour duquel elle dessinent un disque et forment des galaxies.
=> Vient par la suite notre découverte des trous noirs il y a une quarantaine d'années. On apprend qu'ils s'empiffrent (on ne sait trop comment) de l'énergie, la matière, le temps, la lumière et tout ce qui s'y apparente. Tout à sa portée disparaît, ce qui au passage a fait d'eux les bêtes noires du cosmos, les ennemis redoutables de l'astro-physique. Les scientifiques voyaient l'essence même de leur vie et de leur travail s'effondrer aux abords du trou noir. Un kilomètre, une minute, un objet n'avaient plus de sens à l'approche du précipice.
Donc hormis leur appétit bien connu pour n'être jamais vu et le fait que chaque galaxie abrite en son centre un trou noir (ce qu'on a maladroitement traduit par "chaque galaxie crée son trou noir"), on ne savait pas grand chose d'eux.

Il y avait décidément beaucoup de variables inconnues au bataillon. Et c'est ce qui vaut à la théorie de David Elbaz le sérieux avec lequel elle est envisagée : elle comble bien des vides et constitue une genèse bien plus cohérente que la précédente.
Ce glouton de trou noir amène la science (avec toutes ses failles ; notre connaissance de l'Univers est après tout infime) a redistribuer les rôles. Sa dernière principale découverte comble ses premières lacunes.
Elle fait entre autres la lumière sur l'intense activité pré-stellaire invisible qui se tramait pendant "l'Age des Ténèbres", qui préparait notre arrivée ainsi que des ciels étoilés comme on aime en voir aujourd'hui. Personnellement je la rebaptiserais "Le Foetus de l'Univers" :-)
Elle explique aussi pourquoi chaque galaxie de l'Univers abrite un trou noir en son centre. Le trou noir "d'abord nu s'habille de sa galaxie". Il engendre "sa" propre galaxie et non l'inverse. Entre l'oeuf et la poule, on a donc tranché entre le précédant et le précédé :-)

Le traître s'est avéré être la machine créatrice. Les pages du cosmos vont devoir être revisitées !

Ceci dit, j'ai encore plein de "???" qui entourent ce qui se passe au sein du trou noir, après la formation du disque d'accrétion et avant la projection lumineuse. Cette activité infiniment dense qui semble emprunter une brèche inter-dimensionnelle pour se passer dans un monde parallèle avant de revenir cracher de la matière visible et à peine accessible à nos facultés décidément très pauvres ... et puis cette destinée mystérieuse de la matière et du temps qui "disparaissent" ... c'est assez frustrant l'ignorance finalement. 
En attendant le cinéma s'occupe de combler les trous ...

Puisque rien n'est crédible aujourd'hui ...


Zemmour dans le viseur

En attente sur le pilori, les yeux tous ronds et le sourire niais, Eric Zemmour se fait gentil et tout petit.
A toujours faire fixette tous plateaux TV confondus sur son débat fétiche qu'est l'immigration, il a fini par ne plus savoir déguiser ses propos ô combien piquants tous les uns autant que les autres! Rokhaya Diallo (présidente de "Les Indivisibles", association antiraciste) l'aura bien mis hors de ses gonds sur le plateau d'Ardisson, et on l'aime bien rien que pour ça :-)
Aperçu, pour le plaisir des oreilles !



Dommage que Zemmour ne soit pas français "de souche", Le Pen l'aurait sans doute attiré sous sa houlette! :-D


Tout ça est jouissif pour bien du monde évidemment. Ca excite les foules, surtout grâce à l'effet "show" instauré par Ardisson, gagnant au change, qui en rajoute une couche avec son intitulé "Immigration-Zemmour dérape", comme si lui même y croyait ! Zemmour : 
"Il mime un effarement scandalisé d’autant plus surjoué qu’il est enregistré et inséré a posteriori, tandis que pendant l’émission, il avait pris un air patelin, pour me glisser à l’oreille : «tu as un rôle très important dans la société de dire les vérités qui dérangent... Ne t’inquiète pas, je te protégerai au montage...". 
Il a du oublié ses propos depuis puisque il attaque Zemmour en diffamation ...

Quoiqu'il en soit, ce fût l'occasion idéale pour les organisations antiraciste de contre-attaquer après que ce cher et tendre chauvin ait pris auparavant le soin (car Zemmour n'oublie personne!) de toutes les juger comme étant "inutiles, coûteuses et sans légitimité démocratique". Et c'est bien ce qu'elles font. La LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme) se plaint : "A la lumière de son dernier ouvrage Mélancolie française, faut-il entendre qu’Eric Zemmour regrette un temps où les trafiquants étaient blancs et français ? Le journaliste devrait se souvenir de cette époque pas si lointaine d’avant-guerre où, dans notre pays, pour les tenants de cette rhétorique il ne faisait pas bon de s’appeler… Zemmour."
La LICRA finit par poser plainte contre lui, suite à quoi le boss de notre gus, directeur de la rédaction du Figaro, "le convoque lundi prochain pour un entretien préalable à un éventuel licenciement".
Zemmour a envoyé un communiqué (où il s'excuse et s'explique) à la LICRA depuis mais cette mort médiatique que tout le monde guette est une chose à laquelle j'ai beaucoup de mal à croire ... Zemmour est encore loin de prendre ses cliques et ses claques puis la porte. La politique à la Zemmour ne peut pas rimer avec stupidité, pas assez en tous cas pour s'être soi-même mis la tête sur le gril. Il a l'air seul envers et contre tous mais il n'en est rien. Son air hagard placardé sur tout article à ce sujet lui donne un air de repentant qu'il n'est pas du tout. Il a suffisamment de soutien derrière pour se permettre de heurter sans conséquences notables. Un soutien qui n'aimerait pas se faire connaître. Mais parmi la minorité connue se trouvent les membres du Figaro pour commencer. Mieux : il a des centaines de messages de réclamation des abonnés au Figaro qui menacent de se désabonner, et au programme de demain une manif devant les bureaux du Figaro. Et puis on peut toujours compter sur les fanas de la liberté d'opinion et d'expression (tout à fait légitime, j'en conviens) pour compléter le panel.
Zemmour est l'ambassadeur de la presse d'extrême droite qui n'a rien à perdre à se faire huer. C'est à leur main un instrument intelligent qui trouve son compte à être la persona grata de ceux dont le racisme s'exprime par tous les moyens autres que celui sanctionné : la parole. Et s'il y a bien quelqu'un à réprimander dans tous ça c'est bien ceux dont le racisme cause plus de tord que d'audimat. Les projecteurs sont sur le second, jamais sur le premier.

"La plupart des délinquants sont Arabes et noirs". Le monde s'est accroché à cette phrase. Voilà. L'écoute s'est arrêté là et tout le monde mitraille depuis 20 jours. Le débat n'évolue pas, les confrontations stériles reprennent du service et ne servent qu'à remettre toujours et encore le sujet-phare de l'immigration sur le tapis. A croire que jamais ça ne s'arrêtera. Les vraies questions elles, elles ne sont pas pour demain.
Mais parmi elles, paradoxalement, une que Zemmour, aussi détestable puisse-t-il être, a le mérite de soulever dans son communiqué, où il revient à la charge, toujours aussi fidèle à lui-même :
"On me rétorque un peu facilement qu’il n’y a pas de statistiques ethniques pour prouver mes dires. Pourtant, devant une commission parlementaire du Sénat, Christian Delorme, surnommé «le curé des Minguettes», ne déclarait il pas : « en France, nous ne parvenons pas à dire certaines choses parfois pour des raisons louables. Il en est ainsi de la surdélinquance des jeunes issus de l’immigration qui a longtemps été niée, sous prétexte de ne pas stigmatiser. On a attendu que la réalité des quartiers, des commissariats, des tribunaux, des prisons, impose l’évidence de cette surreprésentation pour la reconnaître publiquement. Et encore, les politiques ne savent pas encore en parler.»

Il y a quelques années, une enquête commandée par le ministère de la justice, pour évaluer le nombre d’imans nécessaires, évaluait le pourcentage de «musulmans dans les prisons» entre 70 et 80%. En 2004, l’islamologue Farhad Khosrokhavar, dans un livre «L’islam dans les prisons ( Balland) confirmait ce chiffre. En 2007, dans un article du Point, qui avait eu accès aux synthèses de la Direction Centrale de la Sécurité Publique (DCSP) et de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) on évaluait entre 60 et 70% des suspects répertoriés issus de l’immigration. Il y a près de dix ans, la commissaire Lucienne Bui Trong, chargée des violences urbaines à la direction centrale des RG relevait que 85% de leurs auteurs sont d’origine maghrébine. Dans un article du Monde, du 16 mars 2010, les rapports des RG sur les bandes violentes, établissaient que 87% étaient de nationalité française; 67% d’origine maghrébine et 17% d’origine africaine. La «plupart» est donc, au regard de ces chiffres, le mot qui convient.

Mes contempteurs pourraient d’ailleurs me rétorquer que ces chiffres prouvent bien que les personnes issues de l’immigration sont défavorisées, puisque depuis Victor Hugo, on sait bien que c’est la misère qui crée la délinquance. On pourrait aussi rappeler que dans tous les pays d’immigration, les derniers arrivés donnent souvent les gros effectifs à la délinquance - Irlandais dans l’Amérique du XIXème siècle, Marocains dans l’Israël des années 50, Russes aujourd’hui. Ces arguments ne sont d’ailleurs pas sans fondement, mais on ne me les présente nullement. On exige seulement que je me taise."

Sauf que beaucoup aimeraient qu'il se taise pour d'autres raisons bien plus simples : rompre le cycle : arrêter d'alimenter le débat qui aboutit sur l'effet pervers qu'est la stigmatisation de ces "noirs et arabes", qui à son tour instaure une ambiance pour le moins nauséabonde encourageant toutes les hostilités, ce qui à son tour mène au débat (et rebelote). La boucle et bouclée.

Un peu plus loin, il exprime vouloir poursuivre le débat en dehors du cadre de la justice :
"Notre rencontre a eu le mérite d’ouvrir un dialogue qui je l’espère pourra se prolonger, hors de l’enceinte d’un tribunal."
Résultat, La LICRA lui donne RDV demain jeudi sur le plateau de BFM TV ... En effet, jamais ça ne s'arrêtera.

Vulva, la fragrance vaginale !

Après une lecture bien "retournante" d'un billet de Robin Des Blogs sur la nouvelle essence intime féminine à base d'humus vaginal, je me suis mis dans toutes mes états de féministe offusquée!
Auteur de la fausse bonne idée : L'allemand Guido Lenssen de VivaEros (comme ça porte bien son nom!).
Qu'est-ce qu'on imaginerait pas juste pour écouler des ventes !!! C'est un fantasme exclusivement masculin, fait par un homme pour des hommes! Et gare à ceux qui oseraient l'offrir à une dame! Il y a fort à parier qu'elle n'approuverait pas du tout !

Personnellement, je n'achèterai pas ce parfum, je ne le mettrai pas même si on me payait pour le faire!
Je trouve l'idée dégradante au possible. Le sexe est vendeur, c'est un fait. Mais le marketing exploite et instrumentalise déjà le sexe féminin sous toutes ses coutures. Ca va des ventes d'outils de jardinage aux opérateurs internet. C'est déjà bien suffisamment bas pour en arriver à offrir de la cyprine inconnue en guise de parfum, c'est un comble du marketing viral du sexe! Ca relève de l'odieux pour moi. Odieux d'offrir à une femme l'odeur des secrétions d'une autre qu'elle ne connait ni d'Eve ni d'Adam, comme si elle-même n'en avait pas, d'odeur !
De plus, il y a autant d'odeurs vaginales qu'il y a de femmes sur ce globe. Et si cette essence féminine (ou du moins ce qui reste d'intimité aux femmes sur laquelle les boîtes de communication n'ont pas encore communiqué!), doit éveiller le désir de quelqu'un, c'est dans la sphère privée qu'elles le feront. Les femmes ont au moins conscience que le plaisir et la volupté sexuelle réside aussi dans son caractère "exclusif", "différent", "unique" et "propre" à chacune! Parce que, honnêtement, faut l'avouer, ça a quelque chose de malsain d'imaginer un groupe de femmes qui portent toutes la même odeur de sexe!

En plus de la pression du culte de la minceur qui veut toutes nous faire rentrer dans un moule-modèle aux mensurations de Gisèle Bundchen, l'homme va nous dicter maintenant à quoi devraient ressembler nos senteurs naturelles! Car, j'ai oublié de le préciser, il y a eu sélection avant de choisir l'heureux humus de l'heureuse élue qui alimentera les petits flacons! Autrement dit, il y a les bonnes et les mauvaises senteurs!
Espérons que la science du nerf olfactif pendant le sexe ne fasse pas partie des nouveaux chantiers du marketing des narines!

Ceci dit, même en s'improvisant pure et dure commerciale au soucis purement et durement commerciaux, je ne vois pas du tout à quelle genre d'utilisation est destinée cette essence ... Les femmes? Surtout pas ... Les hommes? Pourquoi? Pour des moments de plaisir solitaire ? C'en est encore plus dégradant, et pour les hommes aussi cette fois!

Aberrant! Pathétique! Dégradant! Grotesque!

Nous sommes tous foncièrement soumis

Au programme de France 2 ce mercredi et jeudi soir un documentaire en deux parties qui fait bien du bruit avant d'être diffusé : "Le jeu de la mort" et "Le temps de cerveau disponible". Objet : mesurer les dérives extrêmes de la télé et la fascination extrême des téléspectateurs pour la télé-réalité.
Ok, c'est encore flou, moi non plus je n'ai pas tout de suite compris de quoi le documentaire traite exactement :-). Plantage de décor donc ...

Pour tester le degré de soumission des spectateurs à la télévision, Christophe Nick, producteur, adapte dans son documentaire l'expérience du psycho-sociologue Stanley Milgram, l'expérience la plus célèbre de toute l’histoire de la psychologie.

Christophe Nick part du fait que "Depuis 10 ans, de nombreuses chaînes de télévision fabriquent des programmes de plus en plus extrêmes. Ils mettent en scène la cruauté, l’humiliation, l’élimination de l’homme par l’homme. Les tabous les plus profonds de nos sociétés sont transgressés. En Grande-Bretagne, on en arrive à disséquer des cadavres humains en direct chaque samedi soir ...
Un des thèmes favoris de la science-fiction devient donc d’actualité : à quand le jeu de la mort en prime time ? Cette question folle ne peut plus être balayée. Que faudrait-il pour qu’un jeu pareil existe ?
1. Des candidats. 
2. Un public. 
3. Une chaîne qui accepte de le diffuser. 
4. Des téléspectateurs qui aient envie de le regarder ...
C’est là que vous risquez d’être choqué ... Aujourd’hui, ces quatre conditions sont réunies. En s’appuyant sur la transposition d’une célèbre expérience de psychologie sociale, nous vous prouvons que la télé peut faire faire n’importe quoi à n’importe qui. Que certains diffuseurs n’ont plus aucune limite. Que les mises en scène pulsionnelles déclenchent l’addiction des téléspectateurs. 
Il est temps de découvrir cette réalité. Il faut s’interroger sur le pouvoir de la télévision."

Tout d'abord, en quoi consiste cette fameuse expérience de psychologie sociale ?

En 1962, S. Milgram (Yale university) a recruté par voie d’annonce publique et contre rémunération des hommes ordinaires de toutes classes sociales ayant entre 20 et 50 ans pour une pseudo-recherche publiquement présentée comme une étude de l'efficacité de l'apprentissage par la punition (par décharges électriques). Officieusement, l'expérience était en réalité vouée à mesurer la propension de n'importe lequel d'entre nous de passer outre ses barrières morales et de torturer un innocent.
Trois entités animent l'expérience : le questionneur, le questionné et l'expérimentateur scientifique qui supervise, décide, dirige (la figure de l'autorité ici est la science).
Le questionné est en réalité un acteur/complice de l'expérimentateur, le sujet de l'étude est donc le questionneur.
Une série de questions (une question étant ici une liste de mots à mémoriser) est posée par le questionneur au questionné. A chaque erreur, le questionneur doit envoyer une décharge électrique au questionné. Les décharges ne sont pas réelles, l'important est que le questionneur croie qu'elles sont réelles. Celui-ci ne voit pas le questionné mais entend ses cris de douleurs (simulés par le questionné "acteur"). La décharge électrique démarre à 45 volts et augmente progressivement de 15 volts au fur et à mesure des mauvaises réponses, la plus grosse décharge électrique étant de 450 volts.
Chaque questionneur est alerté que 450 volts est une décharge extrêmement dangereuse et chacun d'entre eux subit au préalable une brève décharge électrique pour qu'il prenne conscience de ce qu'il va infliger plus tard au questionné. Ce dernier simule les réactions censées être ressenties en cas de réelle décharge. A partir de 75V il gémit, à 120V il se plaint qu'il souffre, à 135V il hurle, à 150V il supplie, à 270V il crie violemment, à 300V il ne répond plus.
L'expérimentateur scientifique annonce au questionneur qu'une absence de réponse du questionné est considérée comme une "erreur" (décharge donc). Au stade de 150 volts où le questionné supplie d'arrêter, la majorité des questionneurs hésitent à poursuivre les décharges et s'en remettent à l'expérimentateur scientifique qui leur déclare que rien ne sera retenu contre eux et qu'ils ne seront aucunement tenus pour responsables des conséquences encourues. Si après cela le questionneur hésite toujours ou désire arrêter l'expérience, l'expérimentateur scientifique lui adresse dans l'ordre 4 ordres :
- "Veuillez continuer s'il vous plaît."
- "L'expérience exige que vous continuiez."
- "Il est absolument indispensable que vous continuiez."
- "Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer."
Si le questionneur désire toujours arrêter, l'expérience s'arrête là aussi. Sinon, elle poursuit jusqu'au 3 décharges finales de 450 volts chacune que le questionneur envoie grâce aux manettes "XXX" qu'il a devant les yeux, situées juste après celles faisant mention de "Attention, choc dangereux".

Cette première expérience donne 62,5 % de sujets qui vont jusqu’au bout de l’expérience, autrement dit qui croient envoyer délibérément à leurs victimes des décharges de 450 volts! Pas mal quand on sait que les scientifiques prévoyaient que le taux de sujets qui iraient jusqu'au bout allait être de l'ordre de 1 pour 1000 pour une décharge maximale de 150 volts. Ils on du être immensément "surpris" (ou immensément inquiets!)
L'expérience a été révélée fiable car répétée un peu partout dans le monde jusqu'à aujourd'hui, avec des résultats plus au moins similaires.

La triste conclusion sur notre pauvre nature humaine est que dès lors qu’on reconnaît l'entité qui incarne l’autorité, pourvu qu'elle endosse toute responsabilité, on se démet de tout libre arbitre et on se soumet à ses ordres. On s'exécute même si ce qui nous a été demandé entre en profond conflit avec notre conscience ou notre morale. Nous acceptons d'être les instruments du mal du moment que nous restons blanchis.

C'est une observation scientifique sur la cruauté humaine motivée par les deux guerres notamment et à travers laquelle S. Milgram a tenté d'expliquer comment les citoyens ordinaires qu'étaient les allemands ont-ils pu laisser faire, voire participer à l'extermination atroce et inhumaine des juifs par les nazis.

50 ans plus tard ...

Christophe Nick et quelques psycho-sociologues reproduisent apparemment la même scène via un faux jeu télévisé qui porte bien son nom : "La Zone Xtrême". Le concept est le même à la différence près que la figure de l'autorité (la science) qui était traditionnellement symbolisée par un scientifique est ici remplacée par une présentatrice télé. C. Nick cherche à mesurer ici l'autorité de la télé sur les participants. Les sujets se révèlent ici encore plus "tortionnaires" : 82% vont jusqu'au bout. Et dire que c'était un jeu où il n'y avait rien à gagner ...
Je conviens des résultats scientifiques de 1962 de Stanley Milgram mais j'ai plus de mal à adopter ceux obtenus à l'issue de ce pseudo-jeu télévisé. Je ne regarde jamais de jeux télévisés ni d'émissions de télé-réalité mais il me semble qu'un facteur important nouvellement intégré à l'expérience a été mis de côté dans l'interprétation des résultats : le public (sur le plateau ou derrière l'écran), qui que ce soit par lequel le joueur sait être observé.
Je peux concevoir que quand un public encourage le participant à aller dans un sens ou dans un autre, celui-ci ne se sente plus tout à fait libre de ses actes. Il ne fait plus ce qu'il veut. La présence d'un public est après tout déterminante. Je ne pense pas que nous soyons nous-mêmes quand nous savons être observés, encore moins quand nous sommes orientés. Le participant nourrit les attentes du public d'une certaine façon. Sa réaction en dépend. C'est d'abord une histoire de contexte.
D'où mes réserves quant à la conclusion un peu trop "hâtive" sur le pouvoir de la télé-réalité à faire faire n'importe quoi à n'importe qui. La télé n'est influente que parce qu'elle est synonyme d'audimat. Elle n'est au fond qu'une sorte d'intermédiaire entre les "soumis" et les "bourreaux". Et puis arriver sur un plateau de télé-réalité ne vient qu'après une pré-sélection naturelle qu'est celle du choix personnel qui sous-entend à son tour des prédispositions inhérentes des participants à se soumettre aux règles du jeu. Il ne s'agit donc pas de "n'importe qui" ou de "n'importe quoi" ...
Il n'y a peut-être plus de morale dans ce qu'on nous montre à la télé. Mais s'il existe de tels programmes, c'est qu'il existe un tel public friand d'émissions dans le genre. S'il le vit comme un divertissement, c'est lui qui est à blâmer et non la télé, sauf peut-être dans son absence de limites, sa constante adaptation aux attentes mêmes extrêmes des téléspectateurs.
Quel serait donc le message ? Sommes-nous plus sensibles à la télé aujourd'hui qu'aux nécessités de la science il y a 50 ans ? Sommes-nous profondément sadiques? ou profondément soumis? ou naturellement mauvais? ou obéissants aveugles? ou les quatre?
Je sais en tout cas que j'aime les films d'horreurs, mais je ne sais pas si je supporterais l'idée de savoir que l'horreur que je vois n'est désormais plus un film, ou si même je m'en divertirais, puisque là est le but des jeux TV et émissions de télé-réalité qui dépassent les limites : divertir. Là est peut-être l'énormité de la chose, et elle a beaucoup moins à voir avec la télé qu'avec les pulsions du spectateur même : se divertir à partir de l'immoral non fictif ...
Ceci dit, je transposerai volontiers la question de la soumission à l'autorité aux domaines bien plus délicats et épineux que constituent les modèles sociétaux d'aujourd'hui ... 
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