Zemmour dans le viseur

En attente sur le pilori, les yeux tous ronds et le sourire niais, Eric Zemmour se fait gentil et tout petit.
A toujours faire fixette tous plateaux TV confondus sur son débat fétiche qu'est l'immigration, il a fini par ne plus savoir déguiser ses propos ô combien piquants tous les uns autant que les autres! Rokhaya Diallo (présidente de "Les Indivisibles", association antiraciste) l'aura bien mis hors de ses gonds sur le plateau d'Ardisson, et on l'aime bien rien que pour ça :-)
Aperçu, pour le plaisir des oreilles !



Dommage que Zemmour ne soit pas français "de souche", Le Pen l'aurait sans doute attiré sous sa houlette! :-D


Tout ça est jouissif pour bien du monde évidemment. Ca excite les foules, surtout grâce à l'effet "show" instauré par Ardisson, gagnant au change, qui en rajoute une couche avec son intitulé "Immigration-Zemmour dérape", comme si lui même y croyait ! Zemmour : 
"Il mime un effarement scandalisé d’autant plus surjoué qu’il est enregistré et inséré a posteriori, tandis que pendant l’émission, il avait pris un air patelin, pour me glisser à l’oreille : «tu as un rôle très important dans la société de dire les vérités qui dérangent... Ne t’inquiète pas, je te protégerai au montage...". 
Il a du oublié ses propos depuis puisque il attaque Zemmour en diffamation ...

Quoiqu'il en soit, ce fût l'occasion idéale pour les organisations antiraciste de contre-attaquer après que ce cher et tendre chauvin ait pris auparavant le soin (car Zemmour n'oublie personne!) de toutes les juger comme étant "inutiles, coûteuses et sans légitimité démocratique". Et c'est bien ce qu'elles font. La LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme) se plaint : "A la lumière de son dernier ouvrage Mélancolie française, faut-il entendre qu’Eric Zemmour regrette un temps où les trafiquants étaient blancs et français ? Le journaliste devrait se souvenir de cette époque pas si lointaine d’avant-guerre où, dans notre pays, pour les tenants de cette rhétorique il ne faisait pas bon de s’appeler… Zemmour."
La LICRA finit par poser plainte contre lui, suite à quoi le boss de notre gus, directeur de la rédaction du Figaro, "le convoque lundi prochain pour un entretien préalable à un éventuel licenciement".
Zemmour a envoyé un communiqué (où il s'excuse et s'explique) à la LICRA depuis mais cette mort médiatique que tout le monde guette est une chose à laquelle j'ai beaucoup de mal à croire ... Zemmour est encore loin de prendre ses cliques et ses claques puis la porte. La politique à la Zemmour ne peut pas rimer avec stupidité, pas assez en tous cas pour s'être soi-même mis la tête sur le gril. Il a l'air seul envers et contre tous mais il n'en est rien. Son air hagard placardé sur tout article à ce sujet lui donne un air de repentant qu'il n'est pas du tout. Il a suffisamment de soutien derrière pour se permettre de heurter sans conséquences notables. Un soutien qui n'aimerait pas se faire connaître. Mais parmi la minorité connue se trouvent les membres du Figaro pour commencer. Mieux : il a des centaines de messages de réclamation des abonnés au Figaro qui menacent de se désabonner, et au programme de demain une manif devant les bureaux du Figaro. Et puis on peut toujours compter sur les fanas de la liberté d'opinion et d'expression (tout à fait légitime, j'en conviens) pour compléter le panel.
Zemmour est l'ambassadeur de la presse d'extrême droite qui n'a rien à perdre à se faire huer. C'est à leur main un instrument intelligent qui trouve son compte à être la persona grata de ceux dont le racisme s'exprime par tous les moyens autres que celui sanctionné : la parole. Et s'il y a bien quelqu'un à réprimander dans tous ça c'est bien ceux dont le racisme cause plus de tord que d'audimat. Les projecteurs sont sur le second, jamais sur le premier.

"La plupart des délinquants sont Arabes et noirs". Le monde s'est accroché à cette phrase. Voilà. L'écoute s'est arrêté là et tout le monde mitraille depuis 20 jours. Le débat n'évolue pas, les confrontations stériles reprennent du service et ne servent qu'à remettre toujours et encore le sujet-phare de l'immigration sur le tapis. A croire que jamais ça ne s'arrêtera. Les vraies questions elles, elles ne sont pas pour demain.
Mais parmi elles, paradoxalement, une que Zemmour, aussi détestable puisse-t-il être, a le mérite de soulever dans son communiqué, où il revient à la charge, toujours aussi fidèle à lui-même :
"On me rétorque un peu facilement qu’il n’y a pas de statistiques ethniques pour prouver mes dires. Pourtant, devant une commission parlementaire du Sénat, Christian Delorme, surnommé «le curé des Minguettes», ne déclarait il pas : « en France, nous ne parvenons pas à dire certaines choses parfois pour des raisons louables. Il en est ainsi de la surdélinquance des jeunes issus de l’immigration qui a longtemps été niée, sous prétexte de ne pas stigmatiser. On a attendu que la réalité des quartiers, des commissariats, des tribunaux, des prisons, impose l’évidence de cette surreprésentation pour la reconnaître publiquement. Et encore, les politiques ne savent pas encore en parler.»

Il y a quelques années, une enquête commandée par le ministère de la justice, pour évaluer le nombre d’imans nécessaires, évaluait le pourcentage de «musulmans dans les prisons» entre 70 et 80%. En 2004, l’islamologue Farhad Khosrokhavar, dans un livre «L’islam dans les prisons ( Balland) confirmait ce chiffre. En 2007, dans un article du Point, qui avait eu accès aux synthèses de la Direction Centrale de la Sécurité Publique (DCSP) et de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) on évaluait entre 60 et 70% des suspects répertoriés issus de l’immigration. Il y a près de dix ans, la commissaire Lucienne Bui Trong, chargée des violences urbaines à la direction centrale des RG relevait que 85% de leurs auteurs sont d’origine maghrébine. Dans un article du Monde, du 16 mars 2010, les rapports des RG sur les bandes violentes, établissaient que 87% étaient de nationalité française; 67% d’origine maghrébine et 17% d’origine africaine. La «plupart» est donc, au regard de ces chiffres, le mot qui convient.

Mes contempteurs pourraient d’ailleurs me rétorquer que ces chiffres prouvent bien que les personnes issues de l’immigration sont défavorisées, puisque depuis Victor Hugo, on sait bien que c’est la misère qui crée la délinquance. On pourrait aussi rappeler que dans tous les pays d’immigration, les derniers arrivés donnent souvent les gros effectifs à la délinquance - Irlandais dans l’Amérique du XIXème siècle, Marocains dans l’Israël des années 50, Russes aujourd’hui. Ces arguments ne sont d’ailleurs pas sans fondement, mais on ne me les présente nullement. On exige seulement que je me taise."

Sauf que beaucoup aimeraient qu'il se taise pour d'autres raisons bien plus simples : rompre le cycle : arrêter d'alimenter le débat qui aboutit sur l'effet pervers qu'est la stigmatisation de ces "noirs et arabes", qui à son tour instaure une ambiance pour le moins nauséabonde encourageant toutes les hostilités, ce qui à son tour mène au débat (et rebelote). La boucle et bouclée.

Un peu plus loin, il exprime vouloir poursuivre le débat en dehors du cadre de la justice :
"Notre rencontre a eu le mérite d’ouvrir un dialogue qui je l’espère pourra se prolonger, hors de l’enceinte d’un tribunal."
Résultat, La LICRA lui donne RDV demain jeudi sur le plateau de BFM TV ... En effet, jamais ça ne s'arrêtera.

Vulva, la fragrance vaginale !

Après une lecture bien "retournante" d'un billet de Robin Des Blogs sur la nouvelle essence intime féminine à base d'humus vaginal, je me suis mis dans toutes mes états de féministe offusquée!
Auteur de la fausse bonne idée : L'allemand Guido Lenssen de VivaEros (comme ça porte bien son nom!).
Qu'est-ce qu'on imaginerait pas juste pour écouler des ventes !!! C'est un fantasme exclusivement masculin, fait par un homme pour des hommes! Et gare à ceux qui oseraient l'offrir à une dame! Il y a fort à parier qu'elle n'approuverait pas du tout !

Personnellement, je n'achèterai pas ce parfum, je ne le mettrai pas même si on me payait pour le faire!
Je trouve l'idée dégradante au possible. Le sexe est vendeur, c'est un fait. Mais le marketing exploite et instrumentalise déjà le sexe féminin sous toutes ses coutures. Ca va des ventes d'outils de jardinage aux opérateurs internet. C'est déjà bien suffisamment bas pour en arriver à offrir de la cyprine inconnue en guise de parfum, c'est un comble du marketing viral du sexe! Ca relève de l'odieux pour moi. Odieux d'offrir à une femme l'odeur des secrétions d'une autre qu'elle ne connait ni d'Eve ni d'Adam, comme si elle-même n'en avait pas, d'odeur !
De plus, il y a autant d'odeurs vaginales qu'il y a de femmes sur ce globe. Et si cette essence féminine (ou du moins ce qui reste d'intimité aux femmes sur laquelle les boîtes de communication n'ont pas encore communiqué!), doit éveiller le désir de quelqu'un, c'est dans la sphère privée qu'elles le feront. Les femmes ont au moins conscience que le plaisir et la volupté sexuelle réside aussi dans son caractère "exclusif", "différent", "unique" et "propre" à chacune! Parce que, honnêtement, faut l'avouer, ça a quelque chose de malsain d'imaginer un groupe de femmes qui portent toutes la même odeur de sexe!

En plus de la pression du culte de la minceur qui veut toutes nous faire rentrer dans un moule-modèle aux mensurations de Gisèle Bundchen, l'homme va nous dicter maintenant à quoi devraient ressembler nos senteurs naturelles! Car, j'ai oublié de le préciser, il y a eu sélection avant de choisir l'heureux humus de l'heureuse élue qui alimentera les petits flacons! Autrement dit, il y a les bonnes et les mauvaises senteurs!
Espérons que la science du nerf olfactif pendant le sexe ne fasse pas partie des nouveaux chantiers du marketing des narines!

Ceci dit, même en s'improvisant pure et dure commerciale au soucis purement et durement commerciaux, je ne vois pas du tout à quelle genre d'utilisation est destinée cette essence ... Les femmes? Surtout pas ... Les hommes? Pourquoi? Pour des moments de plaisir solitaire ? C'en est encore plus dégradant, et pour les hommes aussi cette fois!

Aberrant! Pathétique! Dégradant! Grotesque!

Nous sommes tous foncièrement soumis

Au programme de France 2 ce mercredi et jeudi soir un documentaire en deux parties qui fait bien du bruit avant d'être diffusé : "Le jeu de la mort" et "Le temps de cerveau disponible". Objet : mesurer les dérives extrêmes de la télé et la fascination extrême des téléspectateurs pour la télé-réalité.
Ok, c'est encore flou, moi non plus je n'ai pas tout de suite compris de quoi le documentaire traite exactement :-). Plantage de décor donc ...

Pour tester le degré de soumission des spectateurs à la télévision, Christophe Nick, producteur, adapte dans son documentaire l'expérience du psycho-sociologue Stanley Milgram, l'expérience la plus célèbre de toute l’histoire de la psychologie.

Christophe Nick part du fait que "Depuis 10 ans, de nombreuses chaînes de télévision fabriquent des programmes de plus en plus extrêmes. Ils mettent en scène la cruauté, l’humiliation, l’élimination de l’homme par l’homme. Les tabous les plus profonds de nos sociétés sont transgressés. En Grande-Bretagne, on en arrive à disséquer des cadavres humains en direct chaque samedi soir ...
Un des thèmes favoris de la science-fiction devient donc d’actualité : à quand le jeu de la mort en prime time ? Cette question folle ne peut plus être balayée. Que faudrait-il pour qu’un jeu pareil existe ?
1. Des candidats. 
2. Un public. 
3. Une chaîne qui accepte de le diffuser. 
4. Des téléspectateurs qui aient envie de le regarder ...
C’est là que vous risquez d’être choqué ... Aujourd’hui, ces quatre conditions sont réunies. En s’appuyant sur la transposition d’une célèbre expérience de psychologie sociale, nous vous prouvons que la télé peut faire faire n’importe quoi à n’importe qui. Que certains diffuseurs n’ont plus aucune limite. Que les mises en scène pulsionnelles déclenchent l’addiction des téléspectateurs. 
Il est temps de découvrir cette réalité. Il faut s’interroger sur le pouvoir de la télévision."

Tout d'abord, en quoi consiste cette fameuse expérience de psychologie sociale ?

En 1962, S. Milgram (Yale university) a recruté par voie d’annonce publique et contre rémunération des hommes ordinaires de toutes classes sociales ayant entre 20 et 50 ans pour une pseudo-recherche publiquement présentée comme une étude de l'efficacité de l'apprentissage par la punition (par décharges électriques). Officieusement, l'expérience était en réalité vouée à mesurer la propension de n'importe lequel d'entre nous de passer outre ses barrières morales et de torturer un innocent.
Trois entités animent l'expérience : le questionneur, le questionné et l'expérimentateur scientifique qui supervise, décide, dirige (la figure de l'autorité ici est la science).
Le questionné est en réalité un acteur/complice de l'expérimentateur, le sujet de l'étude est donc le questionneur.
Une série de questions (une question étant ici une liste de mots à mémoriser) est posée par le questionneur au questionné. A chaque erreur, le questionneur doit envoyer une décharge électrique au questionné. Les décharges ne sont pas réelles, l'important est que le questionneur croie qu'elles sont réelles. Celui-ci ne voit pas le questionné mais entend ses cris de douleurs (simulés par le questionné "acteur"). La décharge électrique démarre à 45 volts et augmente progressivement de 15 volts au fur et à mesure des mauvaises réponses, la plus grosse décharge électrique étant de 450 volts.
Chaque questionneur est alerté que 450 volts est une décharge extrêmement dangereuse et chacun d'entre eux subit au préalable une brève décharge électrique pour qu'il prenne conscience de ce qu'il va infliger plus tard au questionné. Ce dernier simule les réactions censées être ressenties en cas de réelle décharge. A partir de 75V il gémit, à 120V il se plaint qu'il souffre, à 135V il hurle, à 150V il supplie, à 270V il crie violemment, à 300V il ne répond plus.
L'expérimentateur scientifique annonce au questionneur qu'une absence de réponse du questionné est considérée comme une "erreur" (décharge donc). Au stade de 150 volts où le questionné supplie d'arrêter, la majorité des questionneurs hésitent à poursuivre les décharges et s'en remettent à l'expérimentateur scientifique qui leur déclare que rien ne sera retenu contre eux et qu'ils ne seront aucunement tenus pour responsables des conséquences encourues. Si après cela le questionneur hésite toujours ou désire arrêter l'expérience, l'expérimentateur scientifique lui adresse dans l'ordre 4 ordres :
- "Veuillez continuer s'il vous plaît."
- "L'expérience exige que vous continuiez."
- "Il est absolument indispensable que vous continuiez."
- "Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer."
Si le questionneur désire toujours arrêter, l'expérience s'arrête là aussi. Sinon, elle poursuit jusqu'au 3 décharges finales de 450 volts chacune que le questionneur envoie grâce aux manettes "XXX" qu'il a devant les yeux, situées juste après celles faisant mention de "Attention, choc dangereux".

Cette première expérience donne 62,5 % de sujets qui vont jusqu’au bout de l’expérience, autrement dit qui croient envoyer délibérément à leurs victimes des décharges de 450 volts! Pas mal quand on sait que les scientifiques prévoyaient que le taux de sujets qui iraient jusqu'au bout allait être de l'ordre de 1 pour 1000 pour une décharge maximale de 150 volts. Ils on du être immensément "surpris" (ou immensément inquiets!)
L'expérience a été révélée fiable car répétée un peu partout dans le monde jusqu'à aujourd'hui, avec des résultats plus au moins similaires.

La triste conclusion sur notre pauvre nature humaine est que dès lors qu’on reconnaît l'entité qui incarne l’autorité, pourvu qu'elle endosse toute responsabilité, on se démet de tout libre arbitre et on se soumet à ses ordres. On s'exécute même si ce qui nous a été demandé entre en profond conflit avec notre conscience ou notre morale. Nous acceptons d'être les instruments du mal du moment que nous restons blanchis.

C'est une observation scientifique sur la cruauté humaine motivée par les deux guerres notamment et à travers laquelle S. Milgram a tenté d'expliquer comment les citoyens ordinaires qu'étaient les allemands ont-ils pu laisser faire, voire participer à l'extermination atroce et inhumaine des juifs par les nazis.

50 ans plus tard ...

Christophe Nick et quelques psycho-sociologues reproduisent apparemment la même scène via un faux jeu télévisé qui porte bien son nom : "La Zone Xtrême". Le concept est le même à la différence près que la figure de l'autorité (la science) qui était traditionnellement symbolisée par un scientifique est ici remplacée par une présentatrice télé. C. Nick cherche à mesurer ici l'autorité de la télé sur les participants. Les sujets se révèlent ici encore plus "tortionnaires" : 82% vont jusqu'au bout. Et dire que c'était un jeu où il n'y avait rien à gagner ...
Je conviens des résultats scientifiques de 1962 de Stanley Milgram mais j'ai plus de mal à adopter ceux obtenus à l'issue de ce pseudo-jeu télévisé. Je ne regarde jamais de jeux télévisés ni d'émissions de télé-réalité mais il me semble qu'un facteur important nouvellement intégré à l'expérience a été mis de côté dans l'interprétation des résultats : le public (sur le plateau ou derrière l'écran), qui que ce soit par lequel le joueur sait être observé.
Je peux concevoir que quand un public encourage le participant à aller dans un sens ou dans un autre, celui-ci ne se sente plus tout à fait libre de ses actes. Il ne fait plus ce qu'il veut. La présence d'un public est après tout déterminante. Je ne pense pas que nous soyons nous-mêmes quand nous savons être observés, encore moins quand nous sommes orientés. Le participant nourrit les attentes du public d'une certaine façon. Sa réaction en dépend. C'est d'abord une histoire de contexte.
D'où mes réserves quant à la conclusion un peu trop "hâtive" sur le pouvoir de la télé-réalité à faire faire n'importe quoi à n'importe qui. La télé n'est influente que parce qu'elle est synonyme d'audimat. Elle n'est au fond qu'une sorte d'intermédiaire entre les "soumis" et les "bourreaux". Et puis arriver sur un plateau de télé-réalité ne vient qu'après une pré-sélection naturelle qu'est celle du choix personnel qui sous-entend à son tour des prédispositions inhérentes des participants à se soumettre aux règles du jeu. Il ne s'agit donc pas de "n'importe qui" ou de "n'importe quoi" ...
Il n'y a peut-être plus de morale dans ce qu'on nous montre à la télé. Mais s'il existe de tels programmes, c'est qu'il existe un tel public friand d'émissions dans le genre. S'il le vit comme un divertissement, c'est lui qui est à blâmer et non la télé, sauf peut-être dans son absence de limites, sa constante adaptation aux attentes mêmes extrêmes des téléspectateurs.
Quel serait donc le message ? Sommes-nous plus sensibles à la télé aujourd'hui qu'aux nécessités de la science il y a 50 ans ? Sommes-nous profondément sadiques? ou profondément soumis? ou naturellement mauvais? ou obéissants aveugles? ou les quatre?
Je sais en tout cas que j'aime les films d'horreurs, mais je ne sais pas si je supporterais l'idée de savoir que l'horreur que je vois n'est désormais plus un film, ou si même je m'en divertirais, puisque là est le but des jeux TV et émissions de télé-réalité qui dépassent les limites : divertir. Là est peut-être l'énormité de la chose, et elle a beaucoup moins à voir avec la télé qu'avec les pulsions du spectateur même : se divertir à partir de l'immoral non fictif ...
Ceci dit, je transposerai volontiers la question de la soumission à l'autorité aux domaines bien plus délicats et épineux que constituent les modèles sociétaux d'aujourd'hui ... 

And the Oscar goes to ...


Une mi-déception. Je n'aurais peut-être pas dû me priver de sommeil !
Il n'y en a eu que pour la parodie hollywoodienne de l'après guerre en Irak ! The Hurt Locker (Démineurs) rafle 6 oscars dont celui du meilleur film. Rajoutons à cela Meilleur Réalisateur, Meilleur Scénario Original, Meilleur Mixage Sonore, Meilleur Son et Meilleur Montage.

"Jim le visionnaire" a du bouillir de l'intérieur, son Avatar lui aura coûté 12 ans de sa vie et 500 millions de dollars (le film le plus cher du cinéma). Tout ça pour voir son ex Kathryn Bigelow sacrée "meilleure réalisatrice" l'écraser avec du pseudo-réalisme, des mines, 11 millions de dollars et une vengeance conjugale. :-) On nous a bien fait remarquer qu'il s'agit de la première femme oscarisée en la matière. C'est marrant de voir qu'Hollywood se préoccupe aussi de l'égalité homme-femme ... pour un 8 mars, ils sont dans l'air du temps !
En tout cas, la gagnante m'a un peu effritée avec son speech politique vers la fin qui n'a su résister à l'éternelle tentation de coller cette étiquette d'"héroïsme" à la présence militaire américaine en orient : "They're there for us and we're there for them". Tout à fait. Les américains ont besoin d'être protégés des misérables réfugiés irakiens!

Les catégories de meilleur film, meilleur scénario original et meilleur réalisateur étant les plus prisées, il ne restait plus pour Avatar que des récompenses techniques : Meilleur Direction Artistique, Meilleure Photographie et Meilleurs Effets Spéciaux (3 oscars).
Peut-être l'Academy Awards a-t-elle jugé archi-suffisant le giga-succès du film en salles ... et en dehors des salles ! Ou bien elle n'aime pas le paisible rythme de croisière de James Cameron : s'absenter 10 ans, mijoter une bombe, revenir avec un raz-de-marée en boîte, rafler toutes les récompenses, puis rebelote : s'absenter 10 ans ...
Dans tous les cas il ne se sera séparé ni de son fauteuil, ni de sa moue ! Il a déjà imaginé son come back : Avatar 2. J'ai d'abord cru à une blague. Eh bien il s'avère que ce n'en est pas une ! Sam Worthington alias Jake Sully assure : "Cet engagement est ce qui fait de lui l’homme qu’il est. C’est la vie ou la mort. C’est la guerre. Voilà comment il se rapproche des films ... Nous avons signé pour une trilogie. Mais je crois que j’aurai 94 ans au moment où ce sera fini, pour être honnête. Je sais que Jim a quelques idées dans sa grosse tête."
Ben c'est qu'il en a jamais assez :-) tant mieux pour les cinéphiles !
RDV dans 10 ans. J'imagine déjà à quoi ça va ressembler : la projection sera en 4D, on aura plus besoin de lunettes, l'écran ne sera plus, la projection prendra l'aire de la salle et le siège sera maniable dans tous les sens (et il nous pleuvra et ventera dessus comme à DisneyLand) :-p

Assez parlé d'Avatar. J'ai tendance à trop m'étaler quand je suis fan, encore plus quand je suis fan et déçue !
Heureusement la cérémonie n'a pas consisté à alterner l'attribution des oscars entre le visionnaire et la démineuse. Il reste quelques unes des meilleures catégories. Moins de déception de ce côté. :-)

Après une quarantaine de film, celle qui m'a conquis déjà dans Speed il y a des lustres, Sandra Bullock (The Blind Side, le film inconnu en France, mais que j'ai vu et aimé :-) a été oscarisée pour la première fois en tant que meilleure actrice, face à Meryl Streep (Julie & Julia), Helen Mirren (The Last Station), Carey Mulligan (Une éducation), Gabourey Sidibe (Precious).
Hormis son humour et son humilité, j'ai toujours trouvé un petit quelque chose à Sandra Bullock qui la rendait plus méritante. Quoiqu'aux côtés de Meryl Streep, peut-être pas :-) Cependant, Meryl Streep elle, reste la plus respectée et idolâtrée des actrices. Elle maîtrise son art et le monde le sait. L'oscar, elle n'en a pas besoin ! :-)
Extrait des remerciements de Sandra Bullock qui étaient de loin les moins surfaits :



Precious quant à lui est une petite oeuvre indépendante déchirante, il est même irréaliste tant il est déprimant. Je ne vois pas comment on aurait pu rajouter plus de malheurs à l'héroïne "Precious" déjà au fond du trou. Et pourtant, ça ne verse jamais dans le misérabilisme, mais ça t'attendrit de force ! J'ai aimé :-)
Gabourey Sidibe a "listened to a mixtape and ate cookies" avant d'arriver sur le tapis rouge. Ca m'a marqué ! Au moins une très bien enveloppée, spontanée et sans complexes :-) Les habitudes nutritives des conviées aux oscars ressemblaient jusque là à celles des top models en stade ante-mortem, un supplice draconien rien que pour pouvoir enfiler la Gucci créée pour l'occasion uniquement. Je me demande bien ce qu'ils en font après ...
Precious a eu l'oscar du scénario d'adaptation et celui du meilleur second rôle féminin pour Mo'Nique, alias la mère de Precious. Après le bruit qu'il a fait un peu partout, je n'imaginais pas moins que ça. Dans la même catégorie était nominée Penelope Cruz dans Nine, plutôt étonnant comme nomination pour une comédie musicale fustigée de critiques négatives de toutes parts (pour laquelle je m'impatientais mais ne m'impatiente plus!).

Du côté des hommes, encore une de ratée pour Morgan Freeman. La consécration ne sera pas pour cette année non plus. Il finira par l'avoir à l'usure à ce rythme ! La faute à l'ancien glandeur The Dude Lebowski, Jeff Bridges, sacré meilleur acteur dans Crazy Heart, une comédie musicale sur des airs de country qui lui ont valu l'oscar de la meilleure chanson de film : "The Weary Kind". Mais comme j'aime presque toutes les comédies musicales de part leur nature musicale même, il ne faut donc pas se fier à mon avis :-p

Mon colonel nazi favori "Hans Landa" alias Christoph Waltz dans Inglorious Basterds a remporté l'oscar du meilleur second rôle masculin. Je ne voyais personne d'autre à sa place :-)

Il ne reste plus vraiment de surprises. Up (Là-haut), le Pixar qui a charmé toutes les générations, a remporté l'oscar du meilleur film d'animation et de la meilleure musique de film (oui parce qu'il y a et la catégorie chanson de film, et la catégorie musique de film, nuance :-).
Voilà ! J'aurais presque fait toutes les catégories. Je m'étalerais volontiers sur les catégories restantes mais stop l'étalage. :-D

Bon allez une dernière fausse catégorie : le tapis rouge (oui je sais on s'en fout mais je n'ai trouvé que ça pour clore le post et aller dormir). Remarque, c'est une pseudo-catégorie aussi, il y a des gens qui ne regardent que ça ! C'est le concours officieux des plus belles robes et des meilleures poses devant les caméras. Artificiel au possible, même si on se prête tous au jeu un moment quand on l'a sous les yeux !





2h de défilé de robes. Encore supportable si les échanges étaient intéressants. Mais il aurait fallu pour ça que les journalistes aient plus de 3 phrases à la bouche : "You're GORGEOUS tonight !", "Who are you wearing tonight?" (quel styliste?) et "What are your plans for tonight if you win an oscar?"

Long évènement en tout cas. Ma nuit de sommeil aura été courte ! Mais pas mon billet du coup :-)
Voici un petit tuyau de films en streaming où se trouvent pas mal des films que je cite plus haut, si ce n'est tous. Certains sont en V.O. cependant. Je préfère pour ma part les V.O. ou V.O.S.T.F car le jeu d'acteur s'évalue aussi dans la résonance, l'authenticité et la puissance qu'il donne à ses propos. Exit les doublures.

Oscars 2010 : Jour J !

Non non je n'ai pas lâché mon blog :-) Longue pause en effet depuis mon dernier billet. Ce n'est qu'un mois de février bien chargé ;-)

Anyway, cette nuit se déroulera la 82ème Academy Awards alias la cérémonie des oscars 2010. Et même si on pense que c'est une sorte de présent que la communauté hollywoodienne se fait à elle-même, un défilé d'auto-récompenses que les grosses industries hollywoodiennes se font entre elles et où sont ignorées les productions extérieures au cercle, eh bien on a quand même envie de regarder ... non ? :-)


Watch live streaming video from theoscars at livestream.com

Ce stream diffusera la pré-cérémonie : le tapis rouge (vers minuit), quant à la cérémonie, ça se passera sur http://www.freedocast.com/Slapdog71
Mais avant ça ... un petit café :-) décalage horaire oblige !
Bon visionnage !

Billet récapitulatif pour plus tard biensûr :-)
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